Toujours aucune piste sur les causes de la maladie, mais la carte des jeunes patients, elle, s’élargit. Après la découverte au Royaume-Uni de cas d’hépatite chez des enfants, de nouveaux cas ont été détectés dans d’autres pays d’Europe, a annoncé mardi le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC).
Comment ces enfants ont-ils contracté une hépatite ? Pour l’heure, l’origine de leur mal n’a toujours pas été identifiée, mais des investigations ont été induites dans tous les pays concernés, et le coronavirus pourrait être lié à cette affaire.
Où et quand ces cas d’hépatite infantile ont-ils été identifiés ? La France est-elle concernée ?
C’est au début du mois que les premiers cas ont été observés outre-Manche. « Le 5 avril, le Royaume-Uni a notifié à l’OMS dix cas d’hépatite sévère sévère d’étiologie inconnue chez jeunes enfants âgés de 11 mois à 5 ans et ancien en bonne santé dans le centre de l’Écosse, détaille l’OMS. Sur ces dix cas (détectés lors de l’hospitalisation), neuf ont présenté des symptômes en mars, tandis qu’un a présenté des symptômes en janvier ». Trois jours plus tard, d’autres enquêtes à travers le Royaume-Uni ont identifié un total de 74 cas. « Des cas supplémentaires chez des enfants ont été rapportés au Danemark, en Irlande, aux Pays-Bas et en Espagne », indique l’agence européenne. Mais l’ECDC n’était pas en mesure de donner le nombre de cas par pays. De l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis, neuf cas suspects ont été identifiés chez des enfants de 1 à 6 ans, dans l’Alabama, selon l’ECDC.
En France, après le lancement d’une « recherche active », « deux cas d’hépatite aiguë, dont l’étiologie est encore indéterminée, ont été signalés par le CHU de Lyon » chez des enfants de moins de 10 ans et « sont en cours d’enquête », a expliqué Santé Publique France.
Quelle est la cause de ces cas d’hépatite chez l’enfant ?
« Les investigations en laboratoire ont exclus des hépatites virales de type A, B, C, D et E dans tous les cas », précise l’ECDC. Les recherches se poursuivent donc « dans tous les pays rapportant des cas. Actuellement, la cause exacte de l’hépatite reste inconnue », mais les enquêteurs britanniques « précisent qu’une cause infectieuse est la plus probable du fait des caractéristiques cliniques et épidémiologiques ».
D’ailleurs, côté britannique, « le SARS-CoV-2 et/ou des adénovirus ont été détectés dans plusieurs cas, rapporte l’OMS. Le Royaume-Uni a récemment observé une augmentation de l’activité des adénovirus, qui cocirculent avec le SARS-CoV-2, bien que le rôle de ces virus dans la pathogenèse [le mécanisme par lequel la maladie se développe] ne soit pas encore clair ». Le Covid-19 pourrait ainsi avoir un lien avec ces cas d’hépatite. Mais « une caractérisation génétique des virus doit être entreprise pour déterminer toute association potentielle entre les cas ». En revanche, « aucun autre facteur de risque épidémiologique n’a été identifié à ce jour, y compris les voyages internationaux récents, poursuit l’agence onusienne (…). Des tests de laboratoire pour d’autres infections, produits chimiques et toxines sont en cours ».
« Les cas d’hépatite aiguë d’étiologie indéterminée chez l’enfant ne sont pas rares. La survenue de ces deux cas [dans l’Hexagone] n’est pas inattendu et ne témoigne pas, à ce stade, d’un excès de cas en France », souligne de son côté Santé publique France.
Quels symptômes ont été observés chez les enfants malades ?
Parmi les enfants britanniques touchés, « beaucoup de cas montraient des signes de jaunisse », ou ictère de son nom savant, relève l’ECDC. Et « certains cas signalaient des symptômes gastro-intestinaux, y compris des douleurs abdominales, de la capacité et des vomissements dans les semaines précédentes ».
Si aucun décès n’a été reporté, certains enfants « ont dû être transférés vers des unités d’hépatologie, détaille l’OMS. Et six d’entre eux ont subi une transplantation du foie ». Selon Santé publique France, « d’autres signaux sont probablement à attendre dans les prochains jours » vu la recherche active induite.